REMOULNOR : De fortes pertes occasionnant une chute de productivité à Utah

Publié le 31 mars 2022 | Cultures marines, Nos travaux, Ressources documentaires |

A l’instar des élevages d’huîtres, la mytiliculture représente une activité économique importante en Normandie. Aussi, dans le cadre de son soutien aux activités maritimes, le SMEL entreprend, depuis 2002, une étude visant à mettre en place un outil de caractérisation des bassins de production mytilicoles de la Manche, complétant ainsi les autres efforts engagés pour l’ensemble de la filière conchylicole. Cette année a été marquée par un déficit global de productivité sur le secteur d’Utah en raison de pertes massives et anormales.



Résultats productivité standard

Le cycle 2020-2021 se caractérise par des longueurs et des poids moyens finaux en général supérieurs à ceux du cycle précédent notamment en raison d’une meilleure croissance du naissain. La croissance a été supérieure en automne sur toutes les stations mais principalement Agon. En hiver, exception faite du site de Utah, siège d’une faible croissance sur cette période, la croissance hivernale pour toutes les autres stations a été significativement supérieure, particulièrement à la Roquette. La croissance printanière a été supérieure pour les sites de la Roquette, Huguenans, Hauteville et Agon mais inférieure à celle de l’an dernier pour les autres sites. Enfin, exception faite des sites de Pirou et d’Agon pour lesquels la croissance estivale a été respectivement semblable et supérieure à celle de l’an dernier, toutes les autres stations sont le siège d’une baisse de croissance en été par rapport au cycle précédent. Ce déficit a été particulièrement important à Utah puisque le gain de longueur ou de poids en période estivale a été nul. La station d’Utah accuse un déficit global de croissance par rapport aux moyennes interannuelles.

Au printemps, la tendance a été totalement vers une baisse de remplissage pour l’ensemble des stations. Il en est de même pour la saison estivale.

La particularité de ce cycle 2020-2021 réside en une productivité importante en automne et en hiver mais déficit au cours du printemps et surtout en été. La station retenant les attentions cette année a été Utah, avec un déficit pour l’ensemble des critères observés. La mortalité a été supérieure à 25% sur tous les sites, avec pour un site comme Utah, des constats de pertes massives et anormales.

Résultats Productivité sur pieux

Les poids bruts et nets de moules commercialisables sont en hausse par rapport à la saison dernière à l’échelle de la région sauf pour les stations de Huguenans, Pirou et Utah, où un déficit est observé. La station de Utah, qui enregistre la plus forte baisse en poids brut et en poids net, traduit un très fort déficit de productivité lié aux pertes massives enregistrées sur ce secteur en 2021.

La taille moyenne des moules commercialisables des stations de la Roquette et de Pirou, est en baisse significative. Alors que cette taille moyenne est en augmentation par rapport à la dernière saison sur l’ensemble des autres stations. Ce constat à Utah Beach est très certainement lié à une croissance individuelle plus importante du fait de la disparition d’une bonne partie des cheptels (compensation en croissance individuelle).

Le phénomène majeur de la saison 2021 concerne la très forte et très significative diminution observée sur les taux de remplissage. La moyenne régionale 2021 est la plus faible observée depuis l’année 2017. Tous les secteurs mytilicoles, sans exception, sont concernés par cette baisse. Ce phénomène est observé pour la troisième année consécutive pour le site de production de la roquette à Chausey.

Les conditions climatiques et plus particulièrement le déficit trophique observé à partir du printemps ont donc ralenti la croissance et surtout fortement impacté la qualité des moules commercialisables. Si ces phénomènes ne sont pas la cause principale des pertes massives observées dans le secteur d’Utah Beach, ils peuvent être responsables d’une grande fragilité des moules.

Présence de Mytilicola intestinalis

Concernant le taux d’infestation moyen régional 2021, il est en baisse pour la 2ième année consécutive, avec une valeur égalant celle de 2011. Le niveau de risque régional reste malgré tout classé comme assez faible.

Les taux d’infestation mesurés à l’automne 2021, représentent des risques :

– « Faibles » pour les stations de Chausey ainsi que Utah,

– « Assez faibles » pour toutes les autres stations, les infestations les plus fortes étant observées à Hauteville.

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    REMOULNOR

    Suivis de la production mytilicole Bas-Normande

    Résultats du cycle 2020-2021

    Blin Jean-Louis, MOAL Suzy, PETINAY Stéphanie.

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