Le REseau MOllusques de NORmandie (REMONOR) fête ses 20 ans cette année ! Mis en place en 1998 à l’initiative du centre expérimental du SMEL et de la station Ifremer de Port en Bessin et, ce réseau régional de suivi s’appuyant directement sur le réseau national REMORA (créé en 1993 par l’Ifremer) enregistre et décrit les variabilités de croissance et de mortalité des huîtres entre chaque bassin Normand.
Les principaux résultats du suivi 2017 montrent une croissance légèrement en dessous de la normale pour les huîtres adultes et juvéniles. Une faible mortalité a été observée pour les juvéniles, à l’exception de deux stations de la côte ouest, Blainville sur mer et Lingreville, où une mortalité printanière a touché environ 50% du cheptel. Pour cette année 2017, nous notons une augmentation de l’infestation des huîtres par le ver Polydora sur l’ensemble des stations étudiées.
20 ans de données sur la croissance et la mortalité des huîtres
Créé en 1998 le réseau REMONOR (REseau MOllusque de NORmandie) est une déclinaison du réseau national REMORA (REseau Mollusque des Rendements Aquacoles) mis en place par L’Ifremer en 1993. Dans le cadre du REMORA il existait 9 points de suivi en Normandie auxquels furent ajoutés 5 points. Les années passant, jusqu’à 19 stations ont été suivies pour répondre aux demandes des professionnels. En 2011, une synthèse des résultats (Champenois J., Normand J. et al.) a permis de réduire l’observation à 11 points maintenant le même niveau de représentativité de la diversité des bassins bas-normand (Meuvaines, Grandcamp-Maisy, Géfosse-Fontenay, Utah Beach, Saint Vaast la Hougue, Crasville, Saint Germain sur Ay, Blainville sur mer, Lingreville, Chausey Le Lézard et Fermanville).
Depuis 2013, le SMEL maintient seul ce réseau pour les 8 stations du département de la Manche, les stations du Calvados étant suspendues dans l’attente d’un financement de leur suivi.
Ce réseau d’observation a pour but d’étudier année après année, la croissance, la mortalité et la qualité (infestations de la coquille par des parasites) des huîtres issues de captage naturel en élevage sur les différents sites ostréicoles. Ceci permet également d’effectuer des analyses interannuelles et interbassins. Deux catégories d’huîtres sont observées le naissain et le demi-élevage.
En 2017, une croissance lente avec une progression du Polydora
Pour les huîtres adultes (demi-élevage) les performances de croissance sont légèrement inférieures à la tendance des années passées pour les stations de la côte Ouest. Les autres stations ont connu une croissance normale à l’exception de Crasville, où les gains de poids sont inférieurs à la moyenne de la station.
Pour les juvéniles, les gains de masse sont faiblement en dessous des moyennes de croissance, mis à part pour les stations de Fermanville et Utah où l’on constate un meilleur gain de poids. Fermanville a connu en 2017 une performance de croissance jamais observée depuis le début de son suivi en 2006.
Concernant la mortalité, de faibles taux sont observés pour les huîtres de demi-élevage (de 1% à 15%).
Pour les juvéniles de faibles taux de mortalité sont constatés pour les stations de Chausey, de Fermanville et Utah (respectivement 5%, 10% et 8%). Trois autres sites présentent une légère mortalité (Crasville 16%, Saint Germain 20% et Saint Vaast la Hougue 23%).
Cependant deux stations de la côte Ouest ont connu de plus fortes mortalités, Blainville sur mer avec 45% et Lingreville 53%.
Pour ce qui est des infestations de la coquille d’huître par le ver Polydora, l’année 2017 montre une augmentation de cette infestation sur l’ensemble des stations, la présence de ce ver était en régression ces quatre dernières années avec plusieurs stations qui ne présentaient aucune infestation. Néanmoins les valeurs de cet indice restent proches ou en dessous des moyennes interannuelles pour chaque site.
La station de Crasville fait exception, elle rencontre depuis le début du suivi un taux important d’infestation (indice Polydora 0.53).