Les phénomènes marquants de l’année
Comme souvent dans le département de la Manche, le début d’année a été tempétueux (3 tempêtes enregistrées en Février) avec un régime océanique en janvier février. Avec ces conditions météorologiques difficiles et une courte suspension des activités au début du confinement COVID, les masses d’eaux de la côte Ouest ont surtout été caractérisées à partir du mois d’Avril.
La fin de l’année 2019 et les premiers mois de 2020 ayant été assez doux, la température des masses d’eaux est restée supérieure aux normales en hiver et même sur les maximales pour la côte Est en Février-Mars. Quelques maximales de températures ont été dépassées fin Août ou fin Septembre selon les stations (Chausey) mais le plein été est resté plutôt tempéré.
Les précipitations, déjà excédentaires de Septembre à Décembre 2019, le sont également en début d’année 2020. Malheureusement le manque de données en début d’année pour la côte Ouest ne permet pas de qualifier correctement les apports en sels nutritifs en ce début d’année 2020. Cependant, suite à un pic modéré de nitrates observé en Mars 2020 sur ce littoral, les concentrations 2020 en sels nutritifs sont proches des normales, ce qui diffère du fort déficit observé début 2019.
Sur la côte Est, malgré ces précipitations importantes en début d’année, les concentrations en sels nutritifs sont plutôt déficitaires. Seul un pic en nitrates est observé à partir de mi-mars jusqu’en avril, sans doute lié au changement de direction des vents avec un régime de Nord-Est qui favorise certainement le maintien des masses d’eaux douces provenant des rivières à la côte.
La biomasse chlorophyllienne est particulièrement importante sur la côte Est et plutôt faible sur la côte Ouest, malgré un bloom printanier plus important sur la côte des Iles (de Denneville à Saint-Germain-sur-Ay).
Masses d’eaux de la côte Ouest
Une fois de plus, il a été impossible de correctement caractériser les masses d’eaux de la côte Ouest de Janvier à Mars 2020 à cause d’un enchainement de perturbations associées à de forts vents majoritairement océaniques.
Le coup de vent modéré en novembre a eu un impact léger sur la charge particulaire des masses d’eaux et la turbidité dont les valeurs remontent vers les normales.
Le début d’année majoritairement doux a maintenu la température des masses d’eaux au-dessus des normales en Février-Mars (comme en 2019). Les températures suivent ensuite globalement la courbe des moyennes interannuelles mais fin août des valeurs atteignant les maximales sont enregistrées notamment à Chausey. Les températures des masses d’eaux fluctuent ensuite autour des normales jusqu’en fin d’année.
Les salinités des masses d’eaux sont globalement inférieures aux normales en début d’année, en raison des précipitations importantes à cette saison puis reviennent à des valeurs proches des normales jusqu’à la fin de l’automne. Quelques dessalures (valeurs inférieures aux normales) sont observables sur les deux derniers mois de l’année.
Les concentrations en oxygène ne montrent aucune anomalie particulière ; elles reflètent juste l’intensité du bloom printanier sur la plupart des stations.
Le stock de nutriments, difficilement évalué en début d’année en raison des conditions météorologiques, montre malgré tout des valeurs globalement au-dessus des normales en mars. Rapidement consommés, les sels nutritifs sont ensuite globalement assez fortement déficitaires sur la dernière moitié de l’année.
Le bloom printanier présente des valeurs importantes en fin d’hiver début de printemps dans la partir nord et normales à faibles dans la partie centre et sud de la zone. Le stock chlorophyllien reste ensuite faible, seule la station de Chausey présente un bloom automnal notable.
Année 2020
S. Petinay, J.L. Blin, N. Laisney, V. Lefebvre & S. Moal
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