Dans le département de la Manche, les engrais marins (algues et tangue) sont utilisés depuis le12ième siècle pour fertiliser les terres agricoles. Cette richesse a permis le développement de l’agriculture sur nos côtes. Les algues ont cessé d’être commercialisées massivement avec l’arrivée des engrais chimiques au milieu du 20ième siècle. Mais le retour à une agriculture biologique fait évoluer ce contexte.
Les algues : un intérêt majeur pour les agriculteurs
De nombreux agriculteurs envisagent de réduire, voire d’arrêter l’utilisation d’engrais, afin d’obtenir des labels de qualité (produits Bio, AOC, IGP…) et ainsi accroître leurs ventes ou augmenter leur marges. L’utilisation des algues comme engrais permettrait de limiter les apports azotés dans l’environnement (marées vertes…).
Les algues épaves : une ressource importante
Les algues viennent parfois s’échouer massivement sur le littoral en fonction de la météorologie et des saisons. Toutefois, la qualité de ces apports est très variable en fonction de la composition spécifique (espèces d’algues), de la présence de déchet ou de galets…en 2000, le SMEL a réalisé une étude afin de qualifier et quantifier cette ressource de la pointe d’Agon au havre de Surville.
Des algues de qualité en grandes quantités
En 2000, près de 13 000 tonnes d’algues épaves en haut de plage ont été estimées sur le secteur étudié. Les échouages les plus conséquents importants sont observés en fin d’été et en automne mais des coups de vent peuvent ponctuellement apporter de gros volumes et former des laisses de mer importantes. Les algues brunes (fucus) représentent la majorité des algues échouées mais les algues vertes (entéromorphes, ulves) peuvent être présentes en grandes quantités durant la période estivales.
La présence de déchets peut être un frein à l’utilisation
Les déchets peuvent être très nombreux dans les algues épaves. Durant l’étude, 850 000 déchets (de toutes tailles) pour un poids de 51 tonnes ont été estimés sur le secteur d’étude avec des apports plus importants en hivers. La répartition n’est pas homogène en fonction sur l’ensemble du littoral : 28% sont représentés par des morceaux de filet de pêche et 17% par des déchets mytilicoles.
La préservation de l’écosystème de haut de plage
Les laisses de mer représentent néanmoins un écosystème qu’il faut préserver notamment pour lutter contre l’érosion, amender les plantes de dunes. Elle procure également un abri à certains oiseaux comme le gravelot à collier interrompu qui niche en haut de plage de mars à septembre.
Ainsi, un ramassage raisonné entre le mois de septembre et décembre est possible sur une partie de la côte située à proximité des utilisateurs (champs de carottes). Des quantités supplémentaires (non évaluées) échouées sur l’estran pourraient être également utilisées.
Partenariat technique.
Etude qualitative et quantitative des laisses de mer de la pointe d’Agon au havre de Surville
O. Basuyaux. 2001.
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