Le SMEL et le Comité Régional de la Conchyliculture Normandie Mer du Nord (CRC) se sont associés pour conduire une étude visant à caractériser les sédiments issus de décanteurs conchylicoles puis explorer des voies de valorisation (GESEDEC). Ces sédiments ont été caractérisés au premier semestre 2016. Ils présentent une certaine valeur agronomique. Au vu de leur composition sanitaire et physico-chimique, la réglementation actuelle autoriserait une valorisation par épandage agricole, compostage ou remise en mer.
Un souhait : mieux valoriser les sédiments issus des décanteurs conchylicoles
En collaboration avec le SMEL et LABEO, le CRC a programmé une étude intitulée GESEDEC (GEstion des SEdiments issus de DEcanteurs Conchylicoles).
Cette étude a deux objectifs : caractériser les sédiments issus des décanteurs conchylicoles puis proposer des voies de valorisation et une charte de bonne pratique. Le CRC assure la maîtrise d’Ouvrage et le SMEL la maîtrise d’œuvre.
Pour répondre au premier objectif, les travaux ont été réalisés pendant les premiers mois de l’année 2016, dans le cadre d’un stage de fin d’étude d’une étudiante en Licence en 3ème année « Génie de l’environnement et du développement durable » à l’IUT de Caen.
Le financement a été assuré par le SMEL, le Conseil Départemental de la Manche et le CRC.
Des pratiques extrêmement variées adaptées aux caractéristiques des eaux utilisées
En termes de traitements des sédiments extraits des décanteurs, les pratiques sont très variées. Certains professionnels stockent leur sédiments sur des terrains privés et d’autres les stabulent dans des dépôts collectifs dédiés ; une partie des sédiments est valorisée par les agriculteurs en épandage ; d’autres sont rejetés en mer et certains sont entreposés dans des centres d’enfouissement.
Une réglementation abondante qui ne prend pas en compte les sédiments conchylicoles
Côté réglementaire, il n’y a pas de texte spécifique dédié à la valorisation ou au stockage des sédiments issus des décanteurs conchylicoles.
Ceux-ci doivent être assimilés à des boues de station d’épuration ou de dragage de port. La réglementation est donc établie en fonction de l’usage attendu de ces boues : épandage sur terrain agricole, compostage, remise à la mer. Les normes vont varier en fonction des applications.
Une qualité sanitaire qui autorise un usage agricole immédiat ou une remise à la mer pour quasiment tous les sédiments testés
Les concentrations observées sont inférieures aux seuils réglementaires prévus pour des applications en compostage, épandage ou remise à la mer. Un abattement significatif pour toutes les bactéries suivies, a été observé au bout de quelques semaines.
Une composition sédimentaire qui souligne l’impact positif qu’auraient les sédiments conchylicoles en agriculture
D’un point de vue agronomique, plusieurs indicateurs permettent d’affirmer que les sédiments issus des décanteurs conchylicoles auraient un effet positif sur les cultures.
Les taux de matière sèche et les éléments fertilisants des sédiments présentent des apports importants. Les sédiments testés pourraient ainsi constituer un bon amendement calcique sur des terres acides.
D’autre part, tous les sédiments issus des décanteurs conchylicoles pourraient être des sources d’azote pour les cultures.
Des concentrations en éléments traces métalliques et organiques en dessous des seuils exigés par la réglementation
Les teneurs en éléments trace métalliques des sédiments ne dépassent pas les seuils fixés par la réglementation.
Toutes les molécules recherchées (PCB et HPA) dans les sédiments sont en concentration bien inférieure aux seuils règlementaires pour l’épandage, le compostage et la remise en mer.
Les pratiques des professionnels n’ont pas d’incidence sur la qualité des sédiments
Le croisement des résultats obtenus par la caractérisation des sédiments issus des décanteurs avec ceux issus des enquêtes faites auprès des professionnels, permet d’affirmer que les pratiques des conchyliculteurs, notamment la fréquence de curage des décanteurs et les coquillages traitée par exemple, n’ont pas d’incidence sur la qualité des sédiments au regard des valorisations envisagées.
Partenariat technique.
Partenariat financier.