Le suivi de croissance, de mortalité et de qualité des huitres creuses, REMONOR (REseau MOllusques de NORmandie) reste présent dans nos missions. Les résultats de cette année 2020 restent en règle générale proches des normales observées depuis 2003, excepté des taux de mortalité plus importants à Saint-Vaast-la-Hougue et à Crasville sur les deux classes d’âge suivies (naissain et 18 mois) Les résultats de la variation des mortalités sont présentés sous forme de tableaux synthétiques ce qui permet de visualiser les grandes tendances depuis 2001.
Le réseau en quelques mots.
Le réseau REMONOR est réalisé sur 7 stations, 4 sites sur la côte Ouest de la Manche et 3 sites sur la côte Est. Toutes ces stations accueillent chaque année au mois de mars deux classes d’âge (juvéniles et demi-élevage) d’huîtres issues du captage naturel d’Arcachon.
Des visites trimestrielles sur chaque site sont effectuées pour déterminer la mortalité et la croissance du lot. Des échantillons de 30 individus par classe d’âge sont prélevés et ensuite étudiés au laboratoire du SMEL, des mesures et des observations sur chaque individu sont réalisées. Celles-ci permettront le calcul de différents paramètres afin de visualiser le gain de poids, le taux de remplissage, la qualité et la détermination de la maturité sexuelle.
Les principaux résultats pour l’année 2020.
Les principaux résultats pour l’année 2020, montrent une croissance habituelle pour les deux classes d’âges sur l’ensemble des sites. Pour les huitres adultes, un faible taux de mortalité est observé (de 0% à 8%), sauf pour les stations de La Tocquaise et Crasville avec des taux de 18% et 22%. Pour les juvéniles, les plus fortes mortalités observées sont pour la station de St Germain (44%), mais également sur La Tocquaise et à Crasville (31% et 30 %). Les autres stations du suivi présentent une mortalité entre 14% et 21%, considérée comme faible depuis 2008.
Présentations des tableaux de synthèses des mortalités
Les résultats de la variation interannuelle inter-stations des mortalités sont présentés sous forme de tableaux synthétiques avec des indicateurs calculés par station en lignes et les indicateurs calculés par an en colonnes.
La mortalité annuelle (a) pour la station permet de décrire le pourcentage de mortalité final observé par station et par an. Cet indicateur est calculé pour chaque station, chaque classe d’âge et pour chaque année sur la période de mars à mars de l’année suivante.
La mortalité moyenne pour l’année (b) représente la moyenne de toutes les stations des pourcentages de mortalité cumulée. Cet indicateur permet de suivre l’évolution d’année en année des taux de mortalité.
b = somme (astation) / nombre de stations
Il est calculé pour chaque classe d’âge et chaque année (de mars à décembre)
Le tableau de synthèse nous permet de visualiser l’évolution de la mortalité depuis 2001. De rares mortalités sont constatées avant 2008 pour les deux classes d’âges puis, après 2008, des épisodes de mortalité importante sont observés sur les juvéniles excepté pour les années 2009 et 2015, années pour lesquelles les lots étudiés se sont avérés être particulièrement résistants au virus OHSV1, agent pathogène mis en cause dans ces mortalités saisonnières.
Les stations de la côte ouest sont les plus touchées par les mortalités de naissains de 2008 à 2018. À l’inverse, les mortalités des huitres adultes (2 ans), autour de 15% sur la côte Est sont plus importantes que sur la côte Ouest avec des valeurs inférieures à 10%.
Il existe un autre réseau de suivis des mortalités d’huîtres au SMEL, le réseau SIPEN, complémentaire au réseau REMONOR. Ce réseau SIPEN est un suivi des mortalités d’huitres sur 3 années d’élevage (cycle complet d’élevage en Normandie). Il est réalisé sur deux stations, Blainville-Sur-Mer (côte Ouest) et Saint-Vaast-la-Hougue (côte Est), et étudie plusieurs lots de naissains : deux lots de naissains issus du captage naturel (Arcachon et Charente Maritime), ainsi que 6 lots issus d’écloseries (3 lots de diploïdes et 3 lots de triploïdes). Ces différentes origines représentent la diversité des lots mis en élevage par les professionnels. Ce réseau est conduit en collaboration avec les autres centres techniques régionaux que sont : CEPRALMAR, CAPENA et le SMIDAP en mutualisant ces différents lots d’huitres.
En complément du REMONOR ce réseau permet d’obtenir des informations sur la variabilité des mortalités selon différentes origines de naissains d’huitres et ce sur un cycle long tel que pratiqué en Normandie.
Les principaux résultats observés sur les deux réseaux montrent, dans l’ensemble une mortalité plus importante du naissain sur la côte Ouest que sur la côte Est et inversement pour les huîtres adultes avec plus de mortalités sur la côte Est.
Les résultats complets de ces deux réseaux sont compilés dans des rapports disponibles ci-dessous.