Depuis une vingtaine d’années, l’algue invasive Sargassum muticum est un problème pour de nombreux secteurs économiques du littoral, notamment la mytiliculture. Depuis 2014, le SMEL, Comité Régional de la Conchyliculture Normandie Mer du Nord (CRCNMdN), la société ALGANACT de Caen et le laboratoire BOREA de l’Université de Caen se sont intéressés au potentiel de valorisation de cette algue brune ainsi qu’au stock présent et exploitable sur un site pilote : Bricqueville sur Mer, sur la côte ouest du Cotentin.
De sérieuses pistes de travaux.
Suite à des travaux encourageants effectués en 2014 sur cette algue d’origine japonaise, les travaux ont pu se poursuivre entre Avril 2015 et Août 2016, soutenu financièrement par la région Basse Normandie et le département de la Manche. Les expérimentations sont menées à Bricqueville sur Mer, sur la côte ouest du Cotentin, site connu pour être fortement impacté par l’invasion des sargasses au printemps et impliquant des pertes économiques pour les producteurs mytilicoles. Elles ont trois objectifs majeurs :
- Définir le moyen de lutte à la fois efficace pour protéger les pieux à moules et sans entraver le passage sur le domaine public maritime.
- Définir les périodes de pêche et approcher l’état du stock disponible.
- Confirmer et approfondir la connaissance des différentes voies de valorisation.
Un stock exploitable important…
Le stock de sargasses est exploitable selon deux sources. La première est l’exploitation des barrages qui sont destinés à protéger l’élevage mytilicole. Le but est à la fois de déterminer la structure du barrage, sa disposition et son potentiel de capture. Après deux années de tests sur le terrain, il apparait qu’un barrage composé d’une simple corde située à 30 cm du sol entre deux poteaux espacés de 2 mètres a des résultats comparables aux autres structures testées. Celle-ci offre l’avantage de ne pas empêcher outre mesure la libre circulation sur le Domaine Public Maritime. Et le pouvoir de captage de ce barrage est d’environ 90 kgs par mètre linéaire et par an. Dans une configuration de protection du parc de Bricqueville sur Mer, 2 kms de barrages semblent être un minimum, ce qui correspondrait à une récolte totale de 220 tonnes par an.
D’autre part, sur un espace de 3km² compris entre les parcs mytilicoles de Coudeville / Mer et Bricqueville / Mer, une approche du stock a été effectuée sur les deux années du projet. Avec la méthodologie appliquée, il apparait le stock présent serait de l’ordre de 2 000tonnes au plus fort de la croissance (en juin). Même si ces chiffres se doivent d’être confirmés, il apparait qu’une exploitation de cette algue est parfaitement envisageable.
Et une valorisation qui semble prometteuse.
Il s’agissait de déterminer les variations saisonnières des principaux composés d’intérêt commercial présents dans la sargasse normande. Il est vite apparu que ces composés étaient soit stables selon les saisons soit leur présence est plus importante en fin de printemps, c’est-à-dire au maximum de la croissance des algues. De plus, les deux années de suivi ont permis de voir que les résultats sur les différents composés étaient relativement stables entre 2015 et 2016. L’autre partie du travail était concentrée sur les aspects techniques de l’extraction des molécules. Il était recherché une méthodologie simple, donc peu onéreuse, et efficace, qui permette une valorisation maximale.
Même les travaux de recherche doivent encore se poursuivre, tous ces résultats permettent d’envisager une exploitation rentable de ces algues et proposer des produits finis pour des secteurs tels que la culture légumière, la cosmétologie ou les biomatériaux.
Trois années pour transformer l’essai
Pour continuer à travailler sur ce sujet prometteur, une demande de financement européen (auprès du Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche ou FEAMP) a été déposée fin mai 2016. La commission d’attribution de ces financements a souhaité soutenir cette initiative, relayé par la région Normandie qui s’inscrit dans le plan de financement. Le projet, débutera le 1er janvier 2017 et se terminera le 31 décembre 2019. Le partenariat se compose du SMEL,chef de file, du Comité Régional de la Conchyliculture Normandie Mer du Nord, du Comité régional des Pêches de Normandie, de la société ALGAIA (anciennement ALGANACT*) et du SILEBAN (centre technique expérimental en cultures légumières). Le but de ce projet est de déterminer le schéma d’exploitation de cette ressource algale, nouvelle en Normandie, qui cherchera à cibler une production destinée aux entreprises normandes dans les domaines ciblés.
Partenariat technique.
Partenariat financier.
Projet SARGASSES
Étude de l’algue invasive Sargassum muticum en vue d’une exploitation et d’une valorisation en Normandie
Pien, S., Brebion, J., Jacquette, J.M., Rusig, A.M., Lefebvre, V., Dehail, M., Mussio, I., Maine, L.
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ALGAIA est une société spécialisée dans l’extraction est la valorisation de composés naturels avec un intérêt plus particulier pour les algues.
ALGAIA est axée sur quatre piliers afin d’assurer un développement durable et pérenne pour devenir un acteur mondial majeur dans la valorisation des algues dans les cinq prochaines années.
Les marchés visés par ALGAIA sont orientés sur les agro-industries incluant la santé animale, l’alimentaire, la cosmétique, la para-pharmacie et la pharmacie.
Le premier pilier d’ALGAIA repose sur la relation exclusive avec une partenaire Chilien, Gelymar qui est le quatrième producteur de carraghénane au monde. ALGAIA est le distributeur européen exclusif des carraghénanes de Gelymar en Europe ce qui assure un positionnement commercial stratégique dans les différents secteurs visés. En parallèle, Algaia vient d’acquérir un site de production d’alginates à Lannilis en Bretagne ce qui permet d’élargir la gamme de produits texturants hydrocolloïdes et améliorer l’offre clientèle.
Le second pilier d’ALGAIA concerne la formulation et le développement de solutions texturantes pour les différents marchés visés notamment, par l’expertise de mélange et de synergies des propriétés colloïdales. Cette activité, nommée « systèmes fonctionnels », consiste donc à intégrer différents colloïdes tels que des alginates, des carraghénanes, des agars mais également d’autres type de colloïdes tels que les pectines afin de créer de nouvelles propriétés structurelles dans les gels, la formulation, la texture sur les secteurs commerciaux évoqués. Certains systèmes fonctionnels sont des innovations importantes sur ces marchés offrant des perspectives plus larges dans des applications spécifiques.
Le troisième pilier d’ALGAIA est de développer des ingrédients naturels sur la base de sources nouvelles de macro-algues avec un focus particulier sur les algues chiliennes mais également, des algues européennes. Ces développements innovant sont dans un premier, élaborés à l’échelle laboratoire puis transférés dès que possible à l’échelle pilote industrielle. Pour certains marchés tels que la cosmétique ou la para-pharmacie, l’échelle pilote, de l’ordre de centaines de kilogrammes représente déjà une échelle industrielle qu’ALGAIA compte exploiter.
The quatrième pilier d’ALGAIA constitue la partie « services » proposant des prestations analytiques et des tests d’activités aux industriels des différentes filières des ingrédients marins en particulier. ALGAIA propose aussi ces services aux consortia de recherche. ALGAIA Service assure ainsi des analyses spécifiques, des prestations d’extractions et des tests d’activités majoritairement pour des extraits de macro- et micro-algues et également d’autres sources marines.
ALGAIA Central Offices: 13-15 Rue Taitbout, 75009 – Paris – France
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