Les pêcheurs à pied sont près de deux millions en France et le nombre d’adeptes est en constante augmentation. Cette activité très diversifiée (beaucoup d’espèces pêchées, d’outils et de techniques) est très présente sur la côte Ouest du Cotentin, où la mer en se retirant laisse découvrir un large estran avec une grande diversité de substrats (sableux à graveleux, hétérogènes et parfois envasés), des habitats remarquables, des champs de blocs et des zones à laminaires. La pêche à pied de loisir ou professionnelle représente un enjeu majeur pour la façade ouest du Cotentin.
Une étude conduite en 2015-2016 par le SMEL en collaboration avec le GEMEL-N, le laboratoire M2C de l’Université de Caen Normandie / CNRS et le CRPMENBN permet aujourd’hui de mieux connaître la ressource : zones d’abondances maximales, niveaux d’abondances, structure en taille des palourdes. Cependant, de nombreux pêcheurs (professionnels comme de loisirs) signalent une diminution des stocks de palourdes sur plusieurs zones de pêche sans pour autant pouvoir la quantifier. La question du volume des prélèvements ainsi que celle des modalités de gestion de cette activité sont des sujets sensibles.
C’est dans ce contexte que le projet RS2S (2018-2023), porté par le SMEL et financé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, se propose d’étudier les stocks de palourdes afin de comprendre leurs évolutions et de mettre en place des indicateurs d’état de santé des stocks utiles notamment à la communauté des pêcheurs et de l’administration.
Dans le cadre de ce projet, le sujet de stage portera sur l’étude de la dispersion des larves de palourdes dans le Golfe Normand-breton sous les effets combinés de la marée, de la turbulence marine et des vagues. Cette étude visera à répondre aux questions scientifiques suivantes : 1) Quelle est l’origine des palourdes japonaises Ruditapes philippinarum (Adams & Reeve, 1850) présentes sur la côte Ouest du Cotentin ? , 2) Quel est le devenir des larves de palourdes de la côte Ouest du Cotentin ? , et 3) Pourquoi n’a-t-on pas de populations importantes de palourdes dans la partie Nord de l’Ouest Cotentin ?
Pour répondre à ces questions, la modélisation numérique sera utilisée, avec comme variables d’entrées les données recueillies dans le cadre de RS2S. Un modèle numérique de circulation régionale sera couplé à un modèle de transport lagrangien, afin de simuler la dispersion des larves à partir de deux sources : Ile de Chausey et Côte Ouest du Cotentin (de St Martin-De-Bréhal au sud à Geffosses au nord). Des tests de sensitivité de la dispersion à la densité de population, aux classes de taille et aux conditions météo-océaniques seront également effectués.
Le/La stagiaire (étudiant(e) en Master 2 ou dernière année école d’ingénieur) travaillera dans une équipe pluridisciplinaire (physique-biologie) du laboratoire M2C (site de Caen), et sera amené à se déplacer régulièrement au SMEL.
Les pré-requis pour ce stage sont les suivants :
- Connaissances approfondies en hydrodynamique physique
- Connaissances en modélisation et simulation numérique
- Connaissances en programmation scientifique (Fortran, C++, python, matlab)
Des connaissances en génie côtier, océanographie et écologie benthique seraient appréciées.
Encadrants stage : Anne-Claire Bennis (MCF, M2C), Jean-Claude Dauvin (Pr, M2C) et Olivier Basuyaux (Dr., SMEL).
Durée du stage : 5-6 mois
Début du stage : entre janvier et mars 2020
Date de réponse : avant le 29 novermbre2019