Mis en place à partir de 2002, le réseau REMOULNOR a pour vocation d’apporter des informations sur la productivité mytilicole dans la Manche. Les rendements 2020 sont relativement stables à l’échelle de la région par rapport au cycle précédent. Cependant des rendements nets sont en hausse sur la plupart des stations. Le cycle 2020 est caractérisé par de bons taux de remplissage des moules commercialisées. Le suivi saisonnier a montré de meilleures croissances en début de cycle en automne et en fin de cycle en été. Enfin, les mortalités sont globalement en baisse ou stables sur la plupart des stations sauf à Pirou pour laquelle on observe une hausse régulière depuis 2016.
Suivi de la production de moules dans les conditions d’élevage appelé productivité sur pieu
Les rendements bruts et nets 2020 sont relativement stables, respectivement + 2 % et – 4 % à l’échelle de la région, après les baisses observées en 2018.
En rendement brut, seules les stations de Hauteville, Pirou et Utah présentent des hausses de rendement brut allant de +37 % à +11 %, alors que celles d’Agon, Huguenans et dans une moindre mesure Bricqueville-sur-Mer et La Roquette sont le siège de baisses allant de -11 % à – 5%.
En rendement net, seule la station de Bricqueville-sur-Mer présente une forte baisse du poids net moyen de moules commercialisables (-27%). Pour toutes les autres stations, soit le rendement est parfaitement stable comme à Agon et à la Roquette, soit il est en hausse importante comme pour Hauteville-sur-Mer, Utah et Pirou avec respectivement une hausse de + 34 %, + 27% et + 23% ou modérée comme aux Huguenans avec une hausse de + 12 %.
Concernant les tailles et poids des moules commercialisables, les résultats présentent des valeurs qui égalent ou se rapprochent des valeurs moyennes pour les sites de l’archipel des iles Chausey (Roquette et Huguenans) et Pirou. D’autres restent très largement déficitaires avec des valeurs inférieures à la moyenne régionale, ce qui est classique pour Bricqueville-sur-Mer mais pas pour Hauteville-sur-Mer et surtout restent inférieurs aux moyennes interannuelles des stations. Enfin, pour Utah et Agon, les résultats sont très largement supérieurs aux moyennes interannuelles obtenues sur site, ce qui classe ces résultats 2020 parmi les meilleurs de la série historique et conforte également les très bonnes croissances obtenues sur ces sites.
De très bons résultats en taux de remplissage des moules commercialisables caractérisent fortement le cycle de production 2019-2020. En effet, mis à part les moules de La Roquette pour lesquelles ce taux est resté stable, les taux de remplissage présentent des hausses :
– Modérées aux Huguenans ou à Pirou,
– Régulières et constantes depuis quatre années consécutives à Bricqueville-sur-Mer, Hauteville et Agon,
– Fortes et soudaines après trois années très faibles à Utah.
Suivi scientifique de la croissance et de la mortalité appelé Productivité standard : suivi saisonnier
Le naissain recueilli pour le cycle 2019-2020 était de petite taille en sortie de chantier, signe d’une croissance initiale beaucoup plus faible. Cependant, le début de cycle se caractérise par une croissance automnale parmi les plus fortes observées sur l’ensemble de la série historique, dans tous les cas, supérieure aux moyennes interannuelles des stations. Le cycle s’est poursuivi par une croissance hivernale excédentaire pour les sites de l’archipel des iles Chausey. Sur les autres sites, cela reste stable à légèrement plus faible. Au printemps, d’une manière générale, la croissance a été au mieux stable mais souvent plus faible et déficitaire sur bon nombre de stations.
Enfin, hormis le cas de la station de Bricqueville-sur-Mer pour laquelle la croissance estivale est restée très faible, partout ailleurs un retour de croissance a été constaté par rapport au cycle précédent caractérisé par un gros déficit de croissance à cette saison l’an dernier.
Cet état de fait, est renforcé par de meilleurs résultats en termes de taux de remplissage avec des valeurs qui partout sont à la hausse en fin de cycle par rapport à l’an dernier, retrouvant dans de nombreux cas des valeurs normales voire supérieures aux normales des stations.
Le signal de mortalité est en baisse pour certaines stations, avec un retour à la normale pour Agon et des valeurs inférieures aux moyennes interannuelles pour Hauteville et Bricqueville-sur-Mer. A Utah, le taux final est en baisse mais notons une forte valeur observée au cours de l’hiver, la plus forte de la série historique de cette station.
Sur Chausey, la mortalité est globalement stable (Huguenans) ou en légère hausse (Roquette) mais dans tous les cas les valeurs observées au cours de ce cycle restent supérieures aux moyennes interannuelles des stations. Enfin, le signal de mortalité est en hausse pour Pirou depuis 2016 avec des valeurs les plus importantes de la série historique de cette station.
Infestation par le ver Mytilicola intestinalis
Le taux d’infestation moyen régional 2020 est en baisse pour la première fois depuis 2017, avec une valeur égalant celle de 2016. Le niveau de risque régional reste malgré tout classé comme assez faible.
Les taux d’infestation mesurés à l’automne 2020, représentent des risques :
– « Nuls » pour la station de Huguenans
– « Faibles » pour les stations de Roquette et Agon,
– « Assez faibles » pour les stations d’Utah, Bricqueville et Hauteville.
– « Potentiels » pour la station de Pirou, valeur jamais atteinte sur ce site depuis le début du suivi (seule la station de Bricqueville avait dépassé ce seuil en 2014).
Suivis de la production mytilicole bas normande.
Résultats du cycle 2019 – 2020.
Jean-Louis BLIN, Suzy MOAL, Stéphanie PETINAY. 2021.
SMEL, Zac de Blainville, 50560 Blainville-sur-mer, France
Partenariat technique.
L’ensemble des mytiliculteurs référents
Partenariat financier.
