Mis en place à partir de 2002, le réseau REMOULNOR a pour vocation d’apporter des informations sur la productivité mytilicole dans la Manche. S’appuyant sur 7 stations réparties dans chaque grand secteur de production mytilicole, il est composé de trois chapitres : un suivi de la productivité sur pieu, un suivi saisonnier de productivité standard et un suivi de l’infestation des moules par Mytilicola intestinalis.
Les principaux résultats du suivi du cycle 2015-2016 sont désormais disponibles.
Productivité sur pieu
La production régionale brute et nette est en baisse globalement de 18% en moyenne sur la région par rapport au deux dernières années, retrouvant des niveaux de production de 2012 et 2013. Seule la station de la Roquette présente une augmentation de production brute et nette, les autres stations présentant soit une diminution soit des résultats équivalents à ceux de la saison 2015.
La taille et le poids des moules commercialisables restent assez stables et proches de la moyenne régionale interannuelle. Pour les stations d’Utah et de Pirou, les moules commercialisables présentent des valeurs en hausse. Celles-ci sont stables à la Roquette. Pour toutes les autres stations ces paramètres sont en baisse.
Les taux de remplissage sont régionalement assez élevés, du même ordre de grandeur que ceux de la saison 2015, avec des valeurs supérieures à la moyenne interannuelle. Cela caractérise la saison pour toutes les stations suivies à l’exception de Hauteville qui présente des moules dont le taux de remplissage reste haut mais similaire à 2015 et la station des Huguenans qui présente également des taux de remplissage élevés mais en baisse par rapport à 2015.
Productivité standard : suivi saisonnier
La croissance en longueur comme en poids est déficitaire sur ce cycle 2015 – 2016. Malgré une croissance printanière correcte, le déficit se fait sentir sur la période hivernale et estivale.
Les taux de remplissage sont donc particulièrement élevés au printemps, souvent équivalents à ceux observés en été.
La mortalité observée sur ce cycle a été fortement liée à l’incident zootechnique survenu avant la mise en panier des moules, conduisant à l’observation de fortes pertes en fin d’automne. Notons que ce sont les moules de la station d’Utah qui ont subi les plus fortes pertes à cette période. Conséquence des conditions hydrodynamiques particulièrement stressantes de ce site (site exposé, forts vents d’Est sur la période considérée) ou site impacté par le phénomène de mortalité des moules (déclaration de mortalité sur ce secteur), il est difficile de conclure tellement l’artéfact zootechnique a été important. Enfin, relevons toutefois que les moules d’origine La Plaine ayant servi à ce suivi ont été très sensibles à cet incident de stockage mais celles qui sont restées en élevage sur parc de la Côte Ouest, n’ont pas présenté de signe de mortalité (comm. Pers. Mytiliculteur).
Concluons que l’année 2015-2016, hormis peut-être au printemps 2016, a été globalement une année de faible croissance car malgré les pertes subies, et donc la diminution importante de la densité d’élevage dans les paniers qui en découle, les longueurs et poids moyens observés sont du même ordre que ceux observés au cours des années les moins productives de la série historique.
Infestation par le Mytilicola
Le taux d’infestation moyen régional 2016 est en baisse par rapport aux deux années précédentes, atteignant des valeurs proches de celles obtenues en 2011. Le niveau de risque est classé comme assez faible.
Les taux d’infestation mesurés à l’automne 2016, représentent des risques nuls pour les Huguenans (forte baisse), faibles pour les stations de la Roquette (stable) et Agon (en forte baisse par rapport à 2015). Ils sont assez faibles pour les stations de Bricqueville (en baisse ces trois dernières années), Pirou (légère baisse) et Utah (hausse modérée). Le taux d’infestation observé à Hauteville est le taux le plus élevé observé cette année. Il reste stable par rapport aux années précédentes, flirtant avec des valeurs représentant un risque potentiel.
NB : Une analyse complémentaire a été réalisée sur des moules issues du sud de Bricqueville (secteur très peu poussant cette année (comm. Pers. Professionnels). Le taux d’infestation mesuré reste dans la gamme de risque assez faible comme celui du point réseau Bricqueville présenté précédemment.
Suivis de la production mytilicole Bas-Normande
Résultats du cycle 2015 – 2016
Jean-Louis Blin, Suzy Moal & Stéphanie Petinay
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