Un hiver doux et tempétueux en début d’année et un déficit en précipitations en fin d’année ont notablement influencé les paramètres hydrobiologiques du littoral de la Manche.
Côte Ouest Cotentin
Les températures des masses d’eaux en début d’année reflètent l’hiver doux qui a eu lieu début 2016 en janvier et février. Ces températures sont donc proches des maximales. Les mois d’août et septembre sont également des mois chauds ce qui induit des températures des masses d’eaux proches des maximales en fin d’été début d’automne.
La fin de l’année est marquée par un déficit important en précipitations. La salinité des masses d’eaux de ce secteur est donc élevée, proche des valeurs maximales de la série historique.
Les concentrations en sels nutritifs (nitrates, phosphates et silicates) sont globalement supérieures à la normale voire proches des maximales au printemps. En fin d’année, les sels nutritifs sont tous déficitaires reflétant une fois de plus le manque de précipitations sur cette période.
Le bloom printanier présente des concentrations en chlorophylle a parmi les plus fortes de la série historique (hiver doux, présence de sels nutritifs). Pour certaines stations du nord de la côte Ouest (St Germain et Denneville), le pic de chlorophylle a est d’ailleurs le plus fort jamais observé dans le cadre du réseau.
Le premier trimestre est très marqué par des conditions météorologiques tempétueuses de secteur ouest-sud ouest ce qui induit des masses d’eaux fortement chargées sur cette période.
Côte Est Cotentin
Les températures des masses d’eaux de la côte Est sont élevées en début d’année et témoigne d’un hiver doux. Ensuite, sauf en fin d’été, elles suivent la normale.
La salinité est globalement normale tout au long de l’année, exception faite de valeurs proches des maximales fin janvier et février et une importante dessalure observée fin mars révélant les précipitations qui ont lieu à cette période.
Les sels nutritifs en début d’année sont déficitaires mais accusent une forte remontée fin mars, liée également à l’épisode de fortes précipitations de cette période. Ils restent globalement dans la normale ensuite mais les silicates et les phosphates accusent un fort déficit en fin d’année, très certainement lié au manque de pluie de cette fin d’année.
Le bloom printanier est l’un des plus importants de la série historique avec de très fortes valeurs de l’ordre de 20µg/L. Les concentrations en chlorophylle a restent proches des maximales jusqu’en Juillet. Dans la partie sud de la zone (Utah et Lestre dans une moindre mesure), un bloom automnal est particulièrement bien marqué.
Hormis les précipitations, les conditions météorologiques tempétueuses de secteur Ouest-Sud Ouest du début d’année n’ont eu qu’une faible influence sur la côte Est. Les masses d’eaux sont donc restées globalement très peu chargées, les teneurs en matières en suspension et organique particulaires étant parfois même proches des minimales.
Réseau HYDRONOR : Année 2016.
Suivi hydrologique des bassins conchylicoles de la Manche
Jean-Louis Blin, Stéphanie Petinay, Naïda Laisney, Vincent Lefebvre & Suzy Moal. 2017.