SMEL

Le réseau HLiN (Huîtres du Littoral Normand) suit la population d’huîtres creuses sur les côtes de Normandie, et plus particulièrement dans le golfe normand breton où la densité y est la plus importante. L’ensemble de ces résultats met en évidence un changement important dans la dynamique de population entre 2010 et 2016 où la population et le recrutement de nouveaux individus stagnent voire régressent et à partir de 2017 où les densités de d’huîtres creuses sont en constante augmentation.

Platier rocheux de la plage de Barneville en Octobre 2024 (@SMEL)

Un suivi de 15 années.

Initié en 2010, le réseau HLiN (Huîtres du Littoral Normand) suit la population naturelle d’huîtres creuses sur les côtes normandes, principalement sur la partie ouest du Cotentin. Ce suivi suit la colonisation, soit la densité d’individus quels que soient leur âge, sur 23 sites en 2024. Il suit également le recrutement, soit l’arrivage de nouveaux individus sur 7 stations de la côte ouest du Cotentin.

Une densité moyenne en augmentation constante…

Les résultats sur la colonisation montrent deux périodes distinctes avec une première partie, jusqu’en 2018 – 2019 où la population d’huîtres avait une tendance à la stagnation voire au déclin. Puis, dans un second temps, la densité d’huîtres a subi une augmentation importante de la population, surtout dans le golfe normand breton (entre la baie du Mont Saint Michel et Barneville-Carteret). En moyenne, elle a été multipliée par 10 entre 2017 et 2024 avec une colonisation accrue vers le nord du secteur (Portbail ou Barneville). Ce phénomène ne s’observe pas sur les autres parties du littoral mais la proportion de jeunes huîtres semble en progression sur certains points comme Le Rozel ou Saint Vaast la Hougue.

…Lié à des arrivages importants de nouveaux individus depuis 2017

Les résultats du recrutement confirment la dynamique observée sur la colonisation. Depuis le début du suivi du recrutement en 2013, on retrouve deux périodes à la dynamique différente. Entre 2013 et 2016, on n’observe pas ou peu d’arrivage de nouvelles huîtres sur l’ensemble des sites, à l’exception de Carolles en 2013. Puis, à compter de 2017, le recrutement devient annuel sur l’ensemble des stations du réseau avec une augmentation nette du recrutement entre 2017 (une dizaine d’individus par mètre carré en moyenne sur l’ensemble du secteur) et 2024 (130 individus par mètre carré).

Et pour la suite.

Même si la température n’est pas le seul facteur qui favorise le recrutement de jeunes huîtres sur un secteur, une étude sur ce paramètre montre que, depuis 2017, la température de l’eau de mer dans le golfe normand breton est systématiquement supérieure à la moyenne pluriannuelle (sur des données comprises entre 1998 et 2024), année où la dynamique d’arrivage des huîtres change radicalement.

Le suivi du recrutement devra faire évoluer son protocole en y intégrant un suivi de recrutement « professionnel » sur coupelles afin d’évaluer l’intensité du recrutement en comparaison avec les autres régions françaises. Et HLiN sera poursuivi au cours de ces prochaines années voire sera étendu à d’autres secteurs (Calvados, Seine Maritime).

Rochers sur la plage d’Hacqueville à Granville (@SMEL)

Plus de renseignements dans le rapport de synthèse ci-dessous.