La zostère est une plante marine particulièrement présente sur les côtes normandes et bretonnes. C’est une espèce protégée par de nombreux textes français et européens car elle permet d’accroitre la biodiversité et de stabiliser les sols. En forte régression au début du 20ième siècle, elle s’est progressivement réinstallée sur la façade ouest du Cotentin en cohabitant avec les élevages de moules et les élevages d’huîtres. Une étude menée en 2016 en collaboration avec le laboratoire M2C de l’Université de Caen a permis de mieux comprendre les interactions entre la conchyliculture et le développement de cette espèce. Les résultats viennent d’être publiés dans un journal scientifique international.
Cinq stations échantillonnées chaque saison
En 2016, cinq stations ont été échantillonnées dans le secteur de Blainville sur mer sur la côte ouest du Cotentin. Ces stations combinent la présence de tables à huîtres, de zostères, ainsi qu’une station avec du passage des tracteurs utilisés en conchyliculture. Plusieurs prélèvements saisonniers ont été réalisés. Chaque station a fait l’objet d’une étude sur la caractérisation des zostères ainsi que de la faune benthique associée aux sédiments et représentative de la biodiversité.
Un total de 147 espèces différentes observées
Les espèces retrouvées dans les sédiments sont très nombreuses et variées : crustacés, ver marin polycheate, mollusque…un total de 147 espèces (taxons) et un total de 8 404 individus ont été enregistrés au cours de la période d’échantillonnage d’un an de 5 m². Les espèces dominantes étaient les polychètes Notomastus latericeus, Cirriformia tentaculata, Euclymene oerstedi, Cirratulus cirratus et le sipunculide Golfingia (Golfingia) elongata.
Hormis les tracteurs, un impact limité de l’ostréiculture sur les zostères
L’échantillonnage réalisé au niveau du passage des tracteurs avec zostères a montré une baisse significative de l’abondance et de la richesse taxonomique. Les stations avec zostères présentaient toujours une richesse taxonomique plus importante montrant l’intérêt de cette espèce. Le nombre de pousses de zostères varie entre 130 et 380 par m². Les effets de l’ostréiculture (hors passage des tracteurs) étaient relativement limités et ne constituaient pas un handicap pour l’extension des prés de Zostères dans cette partie de la Manche. L’abondance de la macrofaune, des biomasses et le nombre de pousses de zostères étaient similaires à ceux mesurés dans d’autres sites de la mer de la Manche.
Partenariat scientifique.
Partenariat financier.
Anthropogenic impact of oyster farming on macrofauna biodiversity in an eelgrass (Zostera marina) ecosystem of the English Channel
Jean-Philippe Pezya,⁎, Claire Delecrina, Alexandrine Baffreaub, Olivier Basuyauxc, Jean-Claude Dauvina
a Normandie Univ., UNICAEN, Morphodynamique Continentale et Côtière, CNRS UMR 6143 M2C, 24 rue des Tilleuls, F-14000 Caen, France
b GEMEL-Normandie, 54 rue du Docteur Charcot, 14530 Luc-sur-Mer, France
c SMEL, Centre expérimental, ZAC Blainville sur mer, F-50560 Blainville sur mer, France